mardi 22 juillet 2008

Gottfried, je te hais.

L'histoire de Gottfried, l'infâme allemand: Dans l'avion, il y avait plein de places de libre, notamment toute une rangée à l'arrière du compartiment à coté des toilettes (4 places). Je les avais spottées avant même le décollage et mon voisin aussi ( un chinois un peu tassé avec une queue de cheval). Alors que l'avion était en pleine phase d'ascension, donc un moment risqué pour se déplacer, j'ai détourné le regard de mon objectif pendant un dixième de seconde et là BAM un mec avait pris une des quatres places. Il ne restait donc plus que de la place pour une personne si on suit la logique, une personne confortablement assise = deux sièges.
Rassemblant tout mon courage pendant dix minutes, je dis à mon voisin que si il veut moi je vais derrière prendre la place et lui reste ici comme ça il aura deux places. Le deal est conclu. Je trimballe donc toutes mes affaires en direction de l'homme qui me causera tant de soucis.

A peine suis je installé qu'il me lance des regards de reproche, comme si il voulait garder les 4 places pour lui. Il me donne l'impression d'être un gros connard d'allemand ( ça se lisait sur son visage qu'il était allemand) et cette impression ne me quittera pas pendant neuf longues heures. Pour lire, l'homme enlève ses lunettes de myope pour mettre son bouquin à 3 cm de son nez et sa moue d'allemand reste alors figée dans un rictus de concentration intense. Je le hais déjà. Ensuite il veut un repas un peu différent des autres parce que Môssieur aime pas un truc dedans. Une haine sourde grandit au fond de moi. Il a ramené son propre oreiller gonflable alors que Air Berlin en fournit déjà un trop cool, toutes options. La digue va lâcher d'un moment à l'autre. Mais la cerise sur le gâteau (enfin la poudre de cannelle sur l'Apfelstrudel), c'est quand il se met à lire Cosmopolitain en allemand ( et Gottfried était pas du genre métrosexuel), s'arrêtant longuement sur le sommaire où on voit une fille qui en montre un peu plus que ce que sa mère aurait voulu, et surtout, SURTOUT, après avoir tourné trois pages, il porte son doigt boudiné à sa bouche amoustachique (pas de moustache c'est forcément louche pour un allemand), d'une langue baveuse il humecte son doigt et se sert de cet artifice dérisoire pour tourner des pages qui se seraient très bien tournées toutes seules. Comme j'ai regretté la période de l'Inquisition pendant laquelle on coupait des langues et des doigts pour moins que ça.
Pendant le reste du voyage, nos regards ne se sont pas croisés une seule fois. Et tant mieux pour lui. Sinon la colère divine se serait abattue sur lui aussi certainement que le Graw de Maw sur du fromage blanc.

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