jeudi 25 septembre 2008

Nouvelle rubrique

J'ai passé pas mal de temps à errer sur les nombreux blogs que tout expatrié/étudiant/missionaire mormon (sisi) se sent obligé d'écrire pour partager "son" expérience de la Chine (vraiment pourrie comme idée, n'est ce pas?), comme si ça nous interessait de savoir comment ils décorent leurs chambres, à quoi ressemble leurs bureaux/amphis/paroisses, les amis avec qui ils vont manger, leur don inné pour crocheter des cadenas..non en fait ça c'est la classe. Ils ont de plus eu la magnifique idée de donner à leurs blogs des titres tous plus originaux les uns que les autres. Extraits choisis: Jean-Pierre à Xi'An, Jack in Shanghai, Un poisson rouge en terre communiste (a touché le fond mais il creuse encore), Mamadou à Singapour, Martine à la ferme, et caetera, et caetera.
Etant amateur de glisse, j'ai décidé de surfer sur cette mode (jeu de mots qui a été longuement mûri) et d'inaugurer une nouvelle rubrique. Pendant deux ans je vais être amené à goûter de nombreuses fantaisies locales, et par fantaisie locale j'entends tous les trucs super chelous que je vois à chaque fois que je vais au supermarché à coté de chez moi. Pour moi, quand je vois un rayon entier consacré à des saucisses de porc, de morue, de boeuf, de chien, de sanglier et j'en passe, et bien je me dis qu'il y a quelque chose qui m'échappe chez ces gens. Je me sens donc investi d'une mission: goûter le plus possible de merdouilles chinoises. Pour revenir à ce que je disais avant, j'ai donc décidé d'inagurer une nouvelle rubrique que j'ai humblement nommé dans la plus pure lignée de mes prédécesseurs:

Un tube digestif en Chine


(Je réfléchis à une sorte de logo qui pourrait illustrer cette rubrique. Un truc puissant, qui prendrait aux tripes si vous voyez ce que je veux dire.)

Et donc pour bien commencer une petite histoire. Alors que j'errais seul dans le Carrefour pas loin de chez moi, je me suis retrouvé au détour d'un rayon (enfin, d'un rayon, d'un petit couloir et d'un escalator) en plein milieu de l'étage que j'intitulerai simplement "Bouffe". Masse bouffe à perte de vue, des montagnes de noix de cajou, un rayon pâtisserie avec des gâteaux dans des petits enclos comme à l'animalerie, quinze types de riz différents (par paquet de vingt kilos donc il y a pas intérêt à se planter) et un rayon réservé à la nourriture occidentale. Je suis tour à tour inexorablement attiré ou totalement écoeuré. D'un point de vue salivaire, j'alterne entre "j'ai l'eau à la bouche" et "j'ai les dents du fond qui baignent". Et là, illuminé par la divine lumière d'un néon, une pile de saucisson. J'aurais dû me méfier. Je jette alors mon dévolu sur un petit sachet de mini-saucissons un peu comme ceux de Justin Bridoux ( mon expérience douloureuse m'apprit que c'était plutôt les mini-saucissons de Judas Brisefer). Ci-contre, les suppôts du démon:

Ils ont l'air de rien comme ça bien sûr. Je me dépêche de passer à la caisse, n'ayant qu'une idée en tête, me goinfrer avec le premier mini-saucisson venu. Ce que je fis littéralement deux secondes après avoir payé. Au final, mon euphorie a duré le temps d'arriver à la première poubelle sur mon chemin. Ce truc avait un goût sucré et absolument écoeurant. On sentait les petits bouts de gras croquer sous la dent (en écrivant ces quelques lignes, je viens d'avoir un haut-le-coeur rien que de m'en souvenir). De la viande sucrée pour moi c'est forcément de la chair de Bisounours.
Les vingt minutes qui me séparaient de la cantine de l'université furent un véritable calvaire. Cette aberration de la nature avait laissé une marque indélébile sur mon palais, le moindre mouvement de langue me replongeait dans des affres d'écoeurement et mes yeux pleuraient non stop. D'autant plus que j'ai eu la bonne idée de me tromper d'arrêt de bus, rallongeant ainsi la durée de ma promenade digestive.

Cette première expérience me permet cependant d'introduire ce que j'ai envie de qualifier de "mètre étalon" pour cette rubrique. A partir de maintenant, j'essaierai de comparer mes cobayes en fonction de leur qualité gustative, le zéro absolu de cette échelle étant bien sûr le saucisson sucré.



jeudi 18 septembre 2008

Un peu de déco

Tout comme les chambres de Supélec, l'aspect général de mon logis laisse un peu à désirer. Les murs autrefois blancs ont acquis cette couleur laiteuse caractéristique des espaces clos, les fissures sont foisons, certaines parties des murs sont aléatoirement recouvertes de peinture plus ou moins récente et, mon préféré, la surface de mur située derrière mon bureau, au niveau des pieds, a acquis avec le temps une teinte grisâtre sous l'action répétée des coups de pieds (chaussés ou non) des étudiants ayant occupé le lieu avant moi. Heureusement que des fuwuyuan passent faire le ménage tous les jours.
Alors que je désespérais de trouver ce petit détail qui apporterait à ma chambre la petite touche de fantasie dont elle manquait cruellement, la solution m'est littéralement tombée du ciel. Mais quel est donc cet ingrédient mystère qui, tel le basilic dans la pizza, réhausse la saveur d'une pièce? Un bidon d'essence? Un poly de Supélec dont les pages recouvriraient tous les murs? Une carte de Mongolie? Un triptyque de Peter Porridge (le cousin de Francis Bacon)? Une tête en plâtre? Un album de Dorothée? Une paire de.... Attendez une seconde. Vous avez dit une tête en plâtre? Comme si avoir une tête de Voltaire trônant sur son bureau apportait un quelconque cachet à l'atmosphère d'un foyer.













BAM!
Et ouais les amis, l'adorateur du Grand Horloger me contemple alors que j'écris ces quelques lignes. Il m'a été transmis par trois étudiants russo-kazakho-jesaisplustro qui, quittant la résidence après leurs études en arts plastiques, m'ont légué ce buste par l'intermédiaire de ma douce. Mais comment être sûr que c'est bien Voltaire? La preuve en image:


Et pour la peine une photo grand angle de mon bureau.

En zoomant un peu, on peut apercevoir la couverture de mon livre d'ingénierie financière en chinois. Mais vous me direz comment fais-tu, ô kariboo fuerte, pour faire de l'ingénierie financière en chinois alors que tu serais incapable de lire le Petit Poucet dans la langue de Confucius? C'est là que les chinois sont très forts. Voyez vous, la couverture et le sommaire ont beau être en chinois, le reste du livre est une copie exacte de Options, Futures and Other Derivatives de John Hull. Ceci me permet de payer 58 kuai (soit 6 euros) pour un ouvrage qui en France coûte 54 euros. Et pour les livres qui dépassent les 100 kuai (vraiment trop cher pour un livre résultant d'années de recherche d'un pauvre mec dans son bureau), les chinois vont tous simplement les emprunter à la bibliothèque, rentrent ensuite dans un magasin trente mètres plus loin et pour 30 kuai se font faire une copie complète du bouquin. Et pour les plus fainéants, il me semble avoir vu ces livres en téléchargement sur Internet. Et oui, on ne rigole pas avec les droits d'auteur en Chine, tout le monde doit pouvoir en profiter.

mercredi 17 septembre 2008

Petite update


Une jolie vue de l'intérieur de notre département, la School of Economics and Management 经管学院. La particularité de ce bâtiment est qu'il possède deux parties, une à l'ouest, une à l'est. Chacune a un nom, ce qui est assez perturbant quand on cherche désespérement le WeiLun Building alors qu'en fait on est dedans tout en étant aussi dans le ShunDe Building. Ces deux parties sont reliées au niveau des 4eme et 5eme étages, ce qui rend le passage de l'un à l'autre des plus relou (oui j'utilise le terme "relou" car ici il est bien adapté à la situation). Il faut à chaque fois prendre l'ascenseur, monter 4 étages, marcher 5 min,retrouver l'ascenseur et finalement redescendre. Ou bien on peut tout simplement traverser la petite cour boisée qu'on peut voir sur la photo, option des plus pratiques et des plus astucieuses surtout quand on s'en rend compte après une bonne dizaine d'aller-retour par le couloir peu acceuillant du 5eme étage.
Une maison tradionnelle sur le toit d'un immeuble, photo prise à la volée à bord d'un taxi. Ca me fait penser au dessin animé Gargoyles dans lequel il y a un château médieval en haut d'un immeuble de Manhattan. Mais il se peut que je sois le seul à le penser aussi...
Des plats tradionnels d'une province dont je me souviens plus du nom. Par contre, je me souviens qu'il y avait des bananes fries, et ça, c'était bon.
Tout le monde autour de la table présidée par Wei Laoshi qui faisait office de parent de substitution en ce WE de fête de la lune.

lundi 8 septembre 2008

Massive Update


La salle de conférence de la School of Economics and Management. Couleur officielle de l'école oblige, tous les sièges sont violets. Mais ça en jette tout de même plus que le pauvre Amphi André Blanc Lapierre.La moitié des gens présents sont en MBA, ce qui signifie qu'ils ont droit à un joli polo et pas nous, qu'ils ont des cours en anglais et pas nous, qu'ils payent deux fois plus que nous pour leur diplôme ("et pas nous" marche pas ici).



Petite aventure. En sortant de la chambre de ma douce alors que j'étais venu la chercher pour aller manger (sous-entendu: je suis allé jusqu'à monter les quatre étages parce que j'ai très faim et que je suis très pressé. Important pour la suite de l'histoire), celle-ci me donne les clés de sa chambre ainsi que (et ça je ne le saurai que plus tard) les clés des deux petits cadenas qui lui servent à fermer deux placards dans lesquels elle range des objets de valeurs (i.e. parfums, bijoux, stocks de cacahuètes). Après nous être repus à la cantine en bas de chez nous, nous nous rendons compte en rentrant dans la chambre que les clés ne sont pas dans ma sacoche (orange, achetée récemment, très pratique). Commence alors une recherche frénétique sur tout le chemin menant à la cantine. Après un quart d'heure d'angoisse, nous rentrons bredouille. Là, dépités, ma douce tente le tout pour le tout en utilisant un fil de fer pour essayer de crocheter la serrure. Galanterie oblige (les femmes d'abord), je la laisse s'acharner sur le loquet pendant quelques minutes. Puis, magnanime, je prends le relais. Je trifouille, je triture, je rechigne, je fildeferise, je gratte, je sue, je retrifouille. Bref, je maîtrise la situation. Au bout de quelques sec *kof*minutes*kof* ondes, j'entends un petit bruit de grattement et j'achève ma victime d'un coup de poignet bien executé. Le déclic tant esperé me plonge dans des affres (oui des affres) de satisfaction. Ma douce me congratule, me félicite, me porte aux nues. Je m'auto-congratule, je me félicite, je me porte aux nues. Fort de mon expérience, le deuxième cadenas cèdera peu de temps après sous les coups du fil de fer et de ma ténacité combinés. J'inaugure ainsi mon tableau de chasse de cadenas de manière magistrale grâce à ces deux prises. Ci-dessous la photo.




Ensuite un "Authorized Apple Reseller" à ZhongGuanCun. Pour info, ZhongGuanCun c'est un peu petit la rue Montgallet du coin, des vendeurs à tous les coins, et puis là, au milieu de tout ça, un magasin un peu mieux arrangé que les autres avec quelques articles Apple et puis plein de bricoles, parce que "des trucs Apple y'en a pas beaucoup, alors il faut vendre autre chose aussi", dixit le vendeur. 10 vendeurs en Tshirt jaunes pour 30m carré de magasin, un "certificat officiel" d'Apple en anglais, d'autres certificats en chinois. Ca a l'air assez louche. En cherchant sur le site d'Apple, aucune trace de ce "reseller". Il se trouve que le magasin d'a coté était aussi un "official reseller". Ca doit être une mode. Ils se sont rendus compte qu'en rajoutant ça sur leur magasin, ils vendaient plus. Rien n'échappe à la contrefaçon: les iPods, les iPhones et les Apple Store.



vendredi 5 septembre 2008

Cérémonie de rentrée pour les nouveaux étudiants en troisième cycle


Avant-hier tous les étudiants de troisième cycle ont été conviés à la cérémonie de rentrée pour les nouveaux étudiants en troisième cycle (清华大学2008级研究生新生典礼). Nous devions arriver à 16h40, sachant que la cérémonie elle-même était programmée pour 18h00.
Les deux raisons principales de cette grande marge de manœuvre que l’université s’est octroyée: nous sommes nombreux, plus de 3400 comme l'a si bien dit M. le Doyen dans son beau (et long) discours. Par ailleurs, la cérémonie n'a pas lieu comme tous les ans dans le gymnase mais sur la grande place devant le bâtiment principal de l'université, le gymnase étant un lieu d'entraînement pour les JO et les Jeux Paralympiques.

Nous y avons retrouvé d'autres étudiants français qui comme nous entrent à Tsinghua cette année pour deux ans de master. Ici, de gauche à droite:

Vincent de Centrale Lille, Mathieu de Polytechnique et Hugo de Centrale Nantes.

Sur la convocation il était écrit 'ramenez les tabourets et chaises standards de vos chambre pour la cérémonie'... Oui, sauf que les employées du rez-de-chaussée, sortes de mix entre la chienne de garde/ concierge/ femme de ménage nous ont interdits de les sortir de la résidence. Heureusement que quelques bancs avaient été préparés pour ceux qui n'avaient pas amené leur petit tabouret!

A 18h00 pile, les discours commencent. M. le Doyen de l'université a bien sûr l'honneur de prononcer le premier discours. Ses premiers mots sont pour nous féliciter. Les deuxièmes, pour nous demander de nous lever. Les premières notes d'un hymne bien connu retentissent alors: imaginez 3400 élèves, minus les quelques étrangers qui ne connaissent pas (encore) les paroles, chantant de tout leur cœur l’hymne national de la Chine. C'est assez impressionnant. Ici, tout le monde chante, parce que tout le monde connaît les paroles, et ce, depuis la maternelle.

Nous avons droit aussi à quelques musiques de chants révolutionnaires des années 80, par la fanfare étudiante de Tsinghua.

That's all Folks!


mercredi 3 septembre 2008

Summer is different here

Comme il est tard, vous aurez juste quelques photos:)

Dès le décollage, un coucher de soleil qui en fait se voyait mieux depuis les hublots de l'autre rangée.

A l'arrivée à l'aéroport de Pékin (extrêmement moderne, tout brille, est astiqué, propre et reluisant... ) qui retrouve-je? Ma grande copine, Tsao Yeung de face!! ( Saigo et Sanxut, watch out!)

Arrivée sur le campus de Tsinghua. Après avoir accompli les premières formalités administratives (dont une file d'attente de 2h00 pour refaire un visa, le visa X de notre passeport ne servant que pour l'entrée sur le territoire. Joie. ), il fait déjà nuit. Julien et moi dînons à côté de la BLCU dans un petit bouiboui qui ne paie pas de mine, mais sert des raviolis fabuleux (surtout ceux farcis au poulet/champignon parfumé)

Nous avons pris également une xuan la tan, qui au final, on ne sait pas pourquoi, a été remplacée par une soupe maïs-oeufs sucrée...

Quelques photos de Pékin et du campus de Tsinghua la nuit:

Une rue de Pékin... je crois que c'est à côté de Wudaokou...

Un garçon-ange!


En face du bâtiment principal de Tsinghua

Et puis... parce que vous en rêviez tous... A quoi ressemble donc une chambre de rez étudiante à Pékin?
Il y a une SDB, un évier, une entrée avec un placard bof grand, un lit en fer ( sans matelas, ce qui est normal), la clim, une télé, le téléphone, bref ce n'est pas merveilleux mais déjà mieux que certaines chambres de cité U à Paris.

Voilà, c'est fini pour aujourd'hui^^