jeudi 18 septembre 2008

Un peu de déco

Tout comme les chambres de Supélec, l'aspect général de mon logis laisse un peu à désirer. Les murs autrefois blancs ont acquis cette couleur laiteuse caractéristique des espaces clos, les fissures sont foisons, certaines parties des murs sont aléatoirement recouvertes de peinture plus ou moins récente et, mon préféré, la surface de mur située derrière mon bureau, au niveau des pieds, a acquis avec le temps une teinte grisâtre sous l'action répétée des coups de pieds (chaussés ou non) des étudiants ayant occupé le lieu avant moi. Heureusement que des fuwuyuan passent faire le ménage tous les jours.
Alors que je désespérais de trouver ce petit détail qui apporterait à ma chambre la petite touche de fantasie dont elle manquait cruellement, la solution m'est littéralement tombée du ciel. Mais quel est donc cet ingrédient mystère qui, tel le basilic dans la pizza, réhausse la saveur d'une pièce? Un bidon d'essence? Un poly de Supélec dont les pages recouvriraient tous les murs? Une carte de Mongolie? Un triptyque de Peter Porridge (le cousin de Francis Bacon)? Une tête en plâtre? Un album de Dorothée? Une paire de.... Attendez une seconde. Vous avez dit une tête en plâtre? Comme si avoir une tête de Voltaire trônant sur son bureau apportait un quelconque cachet à l'atmosphère d'un foyer.













BAM!
Et ouais les amis, l'adorateur du Grand Horloger me contemple alors que j'écris ces quelques lignes. Il m'a été transmis par trois étudiants russo-kazakho-jesaisplustro qui, quittant la résidence après leurs études en arts plastiques, m'ont légué ce buste par l'intermédiaire de ma douce. Mais comment être sûr que c'est bien Voltaire? La preuve en image:


Et pour la peine une photo grand angle de mon bureau.

En zoomant un peu, on peut apercevoir la couverture de mon livre d'ingénierie financière en chinois. Mais vous me direz comment fais-tu, ô kariboo fuerte, pour faire de l'ingénierie financière en chinois alors que tu serais incapable de lire le Petit Poucet dans la langue de Confucius? C'est là que les chinois sont très forts. Voyez vous, la couverture et le sommaire ont beau être en chinois, le reste du livre est une copie exacte de Options, Futures and Other Derivatives de John Hull. Ceci me permet de payer 58 kuai (soit 6 euros) pour un ouvrage qui en France coûte 54 euros. Et pour les livres qui dépassent les 100 kuai (vraiment trop cher pour un livre résultant d'années de recherche d'un pauvre mec dans son bureau), les chinois vont tous simplement les emprunter à la bibliothèque, rentrent ensuite dans un magasin trente mètres plus loin et pour 30 kuai se font faire une copie complète du bouquin. Et pour les plus fainéants, il me semble avoir vu ces livres en téléchargement sur Internet. Et oui, on ne rigole pas avec les droits d'auteur en Chine, tout le monde doit pouvoir en profiter.

2 commentaires:

Clement a dit…

BATAAAAAAARD !!!
Trop la classe...
Trouve un Rousseau et tu peux faire une Battle des Lumieres.

Kwet a dit…

Hahaha :D
Les chinois d'ici (NY) font pareil: pendant que moi, comme un gros mouton, j'achete le bouquin a 70 dollars, eux l'ont en pdf.. (j'avoue, je l'ai achete sur papier parce que je voulais epargner mes ptits yeux)

NB: le bouquin de corporate economics, $110, il est tout neuf, et introuvable ailleurs (et, photocopier un pave de 800 pages environ, ca doit etre assez laborieux)

PS: Moi jveux un buste en platre de Palin :(