mercredi 29 octobre 2008

jeudi 23 octobre 2008

Tube digestif: The Kickass Fire Dragon's Mother Fucking Fruit

Cette aventure commence au rayon fruits et légumes du Carrefour, haut lieu de pèlerinage pour les chasseurs de monstruosités culinaires et autres afficionados du goût dont je fais partie. Alors que nous quittions le rayon boulangerie (une sorte de sous-préfecture comparé au potentiel du rayon F&L), mon sens d'araignée se mit brusquement en éveil, des petits éclairs rouges apparurent au niveau de mes tempes et un bruit de carillon m'explosa les tympans (si vous n'avez pas compris cette allusion, 1. Honte sur vous. 2. Allez réviser : ici). Quelque part autour de moi, un péril imminent me menaçait. Vu l'intensité de l'alerte, ça devait vraiment être énorme. Mes sens se firent alors plus aiguisés, ma vision devînt plus nette (enfin dans mon cas, moins floue), mon ouïe s'affina, des gouttes de sueur commencèrent à perler le long de mon dos. Le danger était omniprésent. Je lancai alors un regard fébril autour de moi, espérant détecter l'origine du mal. Quand soudain, je le vis. A peine à trois mètres de moi. En me concentrant, je pouvais apercevoir que l'étalage entier était entouré d'une aura maléfique, noire et suintante. Je me sentis tel Frodo apercevant pour la première fois la Montagne du Destin (Geeks of the World Unite!). Les yeux asséchés par les tourbillons de poussière qui sévissaient aux alentours, je parcourai la distance qui me séparait du berceau du mal. Une pyramide de ces erreurs de la nature obstruait mon champ de vision. Prenant mon courage à deux mains, j'en saisis deux.


La forme oblongue, la couleur rougeoyante, l'impression rugueuse au toucher, ces espèces d'appendices informes (certainement des vestiges de tentacules), tout laissait à penser que cet être était le fruit du travail de Lucien Hifère, le jardinier satanique. On aurait dit un radis en état de putréfaction avancé ayant été préalablement roulé sous les aisselles d'un balrog. C'est sans aucun doute ce fruit que le serpent proposa comme tentation à Adam et Eve. Sentant que la peau de mes mains commençait à se détacher par plaques entières, je les reposai alors en toute hâte. Malgré la peur qui me serrait les tripes, il était évident que je devais m'en procurer un. Levant la tête, je déchiffrai l'inscription qui ornait le bout de parchemin racorni qui surplombait l'étal:


Le feu.
Les flammes de l'enfer.
Le futur bûcher de l'humanité.
J'aurais dû m'en douter.

Le dragon.
Créature de légende.
Badass motherfucker.
Tout était plus clair maintenant.

Le fruit.
Le suppo de Satan ( oui, oui, pas le suppôt)
Evidemment.


En faisant le tour de l'étal, je découvris que des inconscients avaient donné leur vie en essayant de trancher cette monstruosité en deux. En leur honneur, je décidai d'acheter les reliquats de leur sacrifice commodément mis sous plastique.


Le soir même, armé de courage et d'une petite cuillère, j'entrepris de pourfendre la bête.
Le fruit du dragon de feu, destructeur de mondes, avait un goût...de kiwi.
Déception.

Roman-photo, un repas à la cantine

Le soleil brille haut dans le ciel.. Mais serait-il donc l'heure d'aller déjeuner?



Nous enfourchons donc nos fidèles destriers et pédalons allégrement vers un des lieux de sustentation proposé. Rapprochons-nous légèrement...


Encore un peu...
Mais! Serait-ce le Julio?! Mais oui! Il semble chercher une place pour son vélo. Ce n'est pas une mince affaire, l'espace est encombré de vélos de toutes les tailles.


Nous voici à l'entrée de la cantine Zijing Yuan.

Avant de pouvoir goûter aux merveilles proposées, il nous faut surmonter deux puissants obstacles:

Le Rideau en Lamelles Plastique

Et le Mur des 4400 Chefs

La cantine peine à contenir tous les chinois mais elle essaie:

Oh! une table libre!!

Le menu, c'est du chinois.


La cantine est normale, ni plus propre ni plus sale qu'une autre. Nous avançons vers les vitres du fond afin de choisir notre repas.



Vous voulez une photo?


Vraiment?


....

Oké.

Et c'est ainsi tout le long du mur. Le problème, lorsqu'il y a trop de choix, c'est qu'il y a plus de risque de se retrouver avec du manger étrange dans sa gamelle ( je pèse mes mots)

Le plat en bas, à droite, est en fait très bon: poulet frit et pleurotes sautées avec des poivrons
Le plat du haut (à gauche) est en fait du tofu mariné dans une sauce bizarre... Julien avait cru que c'était de la viande. Bah non.

Si vous voyiiez sa tête...


lundi 20 octobre 2008

Sortie à la grande muraille - 八达岭


Le chef-chef du voyage donne des ordres. Il avait un mégaphone qui portait aussi loin qu'un coup de sifflet d'un malade sous assistance respiratoire (Note to self: revoir la blague sur le malade, ça pourrait choquer).


Une prochaine addition pour ma série à venir: "Le chinglish à travers les âges".


Le world famous parc des ours de Badalin. Etant donné que les monstruosités sur les rondins en haut du portail sont censés être des ours, je pense que le parc doit être un peu trop près de la centrale d'essai du département de nucléaire de TsingHua.


Les toutes premières pierres de la grande muraille qu'il nous est donné d'apercevoir. Quelle émotion, ce simple muret a survécu à des centaines d'années d'histoire.


Ma douce en train de doucer devant l'appareil photo. Et accessoirement un bout de muraille.


Mathieu s'apprête à sauter en parachute sous l'oeil ébahi d'une jeune chinoise qui se précipite pour le prendre en photo. Mathieu finira sa chute 1m20 plus bas. Il est sain et sauf.

Attention adaptation d'une blague de Maman: Pourquoi les gens qui habitent près de la grande muraille ont des yeux très petits (plus petits que la moyenne chinoise) et le front plat? Parce que dès qu'ils regardent dehors ils plissent les yeux et disent : "Mais qu'est ce que j'aperçois au loin?". Puis, réalisant à quel point ils ont été bercé trop près du mur, ils s'exclament en se tapant le front: "Ah mais oui, comme je suis bête ! (NdR: on vous avait prévenu) C'est la grande muraille!"
....*silence gênant*....
Merci Maman.


Mais quel beau paysage rougeoyant!


Ah bah en fait non. Il y a un pylone, une ville en construction, une future piscine municipale à même pas 200m du monument représentant le mieux la fierté nationale chinoise. Nan, nan, je ne critique pas.

*Insérer blague sur les petits yeux et le front plat*

Une douce sachant doucer sans son doux est une vrai douce.


Le problème c'est que ça monte sec. La pente est très difficile, l'image n'est pas truquée. D'ailleurs ma douce n'a pas pu aller plus loin.


Excursion de la CGT chinoise à la grande muraille, payé par le comité d'entreprise.


Sans commentaires.


Ma douce prête à repousser d'un violent coup de savate tout assaillant qui s'apprêterait à escalader par là.


Y'a masse monde.


Et c’est ainsi que les Mongols ont envahi la Chine… (Pour Mathieu: Mouhahaha)


Ma douce fière d'avoir jeté sa première marmite d'huile bouillante.


La partie "interdite" de la grande muraille car pas suffisamment aseptisé pour y faire venir les hordes de retraités chinois. Mais comme nous on est pas des retraités, on sait grimper par dessus un muret (par contre on a eu du mal à revenir).


Ma douce en zone interdite.

Quand on compte, il faut descendre à un moment.


Nan, nan, la pente est vraiment comme çà, c'est pas parce que j'ai la flemme de rouvrir iPhoto, de tourner l'image, de la réexporter, de la couper et de la coller en bas du post.


*Voix de Pierre Bellemare* Prochain objet présenté par la charmante Marie-Tatiana, un couple de tigres en Jade vendu dans un magasin pour touristes. Le prix est normalement exhorbitant mais parce que vous êtes un touriste, je suis sympa, je vous le multiplie par trois. Soit environ 35000€ (pour un).

Photo concept, Pipo style.



Et puis pour finir sur une note grave et consternante, mes photos volées de chinois prenants la pose devant la moindre caillou posé par terre.


"Ouuuahhhh!Mdr, c tro cool, je sui sur le parking situé a 1,5 km en avale de la grande muraille!!1! Je vé devoir me ruiné les pied pour marchez jusken o!!! lol!!1!! Tro bo les Jonas Brothers!!! hihi!!Laché vos coms!"

Un hymne à la paix entre les nations.

Nonchalamment adossée à une roche millénaire.

Un mot: classe.


Pour un rapport plus exhaustif et moins je m'en foutiste, c'est ici.

mercredi 8 octobre 2008

mardi 7 octobre 2008

Kung Fu Tennis



Kung Fu Tennis ou Comment-Le-Fait-De-Répéter-150-Fois-Le-Même-Mouvement-Tous-Les-Jours-Pendant-6-Mois-Transformera-Votre-Coup-Droit-Raplapla-En-Lance-Missile-Ukrainien

jeudi 2 octobre 2008

Semaine de vacance pour la fête nationale!

Si on me donnait le choix, je donnerais pas mal de choses pour pouvoir retrouver ne serait-ce qu'un peu de la nourriture cantonaise à Pékin. Les chinois disent souvent "吃在广州" - manger à Guangzhou, et je commence à comprendre pourquoi.

Les bouchées à la vapeur de Guangzhou, auxquelles j'ai pu goûter à nouveau il y a deux semaines

Avant de venir à Pékin, je pensais naïvement que même si les plats différaient, on retrouvait grosso modo le même type de cuisine, le même fonds culinaire dirais-je, dans les grandes villes chinoises. Grave erreur. La cuisine de Pékin est épicée, dégoulinante d'huile ou débordante de poivre, et il semble que les aliments doivent cohabiter au moins à trois dans chaque plat. Cuisson vapeur? Boh, trop simple. Autant rajouter un peu de ceci et beaucoup de cela, et comme cela, le plat aura le goût de la grasse sauce qui lie les aliments entre eux, c'est-à-dire, le goût de rien.

Pour faire justice à la gastronomie pékinoise, le canard laqué de 全聚德-QuanJuDe est vraiment, vraiment pas mal. C'est là que Zorro et deux de ses amis nous ont emmenés après notre visite de la Cité Interdite, en sacrant ce restaurant "meilleur restaurant de canard de toute l'Asie"! On nous donne même à la fin du repas une carte attestant que oui, vous avez dîné du 275 millionème canard du restaurant. Pauvre canard... Il était bien bon. Ils ont également de la soupe au canard, des rouleaux de printemps frits farcis aux filaments de canard, des têtes de canard laqué, des langues de canard à l'asperge à la sauce XO, bref, toutes les variations possibles et imaginables, ou presque, sur le canard.

Le chef découpant avec maîtrise notre canard laqué, sous nos yeux ébahis

L'orgie de canard ne pouvant se renouveler tous les jours, il faut se rabattre avec plus ou moins de bonheur sur les différentes cantines du campus. (Soyons néanmoins reconnaissants à M. Sanity Check, qui a décrété toutes les cantines de Tsinghua de rang A pour la propreté. Je ne me permets pas d'en douter, bien sûr. )

Comme cette semaine nous sommes en vacances pour fêter dignement la patrie (Fête nationale le 1er Octobre) nous en profitons pour aller nous balader dans le 圆明园, le Jardin de la Clarté Parfaite, et du côté de la Cité Interdite.

Première visite: le Jardin de la Clarté Parfaite.

A l'entrée du Jardin de la Clarté Parfaite, les douze animaux du zodiac chinois se concertent sur le bassin aux nénuphars

圆明园 est le jardin de l'ancien Palais d'Eté, et, par extension, le Palais lui-même lorsqu'il existait encore.


Il a souvent été désigné lors de son apogée à l'époque de l'empeureur Qianlong comme le 万园之园, le jardin aux dix mille jardins, pour ses multiples parties aux influences à la fois orientales et occidentales, couvrant plus de 3km².




Il a été pillé et détruit presque entièrement en 1860 lors de la Seconde Guerre de l'Opium, par les troupes françaises notamment.


Des ponts ont été reconstruits, obviously


Les feuilles des nénuphars forment des vagues sur les bassins

Maintenant, le parc est partiellement ouvert à la visite, les lacs remplis de nénuphars sont toujours aussi beaux, mais les ponts et les arches surplombant les cours d'eaux ne sont plus que ruines éparses.

The Ruined Bridge, donc


Pour notre deuxième visite, nous avons eu la même idée que la quasi-totalité des gens de Pékin, et beaucoup de gens aux alentours: il fait beau, nous sommes en vacances, allons donc voir la Cité Interdite!

Une des entrées de la Cité Interdite, le Musée de la Cité Interdite

La Cité Interdite, ou 故宫 est la Palais Impérial de Pékin, construit au 15ème siècle sur ordre de l'empereur Yongle de la dynastie Ming. Elle a servi de résidence aux grands empereurs de dynasties Ming et Qin, jusqu'en 1924 lors de la fuite de Puyi le Dernier Empereur. Elle était interdite d'accès au commun des mortels, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, comme on peut le voir:

File d'attente devant la Salle de l'Harmonie Suprême

Nous n'avons même pas pu entrer dans les salles du palais, les files d'attentes étaient monstrueuses. De toute façon, avec plus de 720000 m² à visiter, nous avions fort à faire même sans tout voir.


Les jardins impériaux regorgent de rochers aux formes étranges, de passages et de détours menant à de petits ou grands palais aux noms évocateurs: Palais de la Pureté Célesté, Palais de la Concorde Heureuse, Salle de l'Harmonie Suprême...

Les rochers aux formes torturées

La cour d'un des palais


La Cité Interdite est un dédale de couloirs et de ruelles menant à 800 palais tous différents, et parfois à de gigantesques places où avaient lieu les réjouissances et festivités à l'époque des grands empereurs.

Un couple prenant une photo de leur petite fille- le papa porte une coiffe de princesse mongole

Les portes majestueuses, les palais colorés et les places imposantes semblent se succèder sans fin.

L'architecture des toits est impressionnante


Le Julio avec Zorro (à droite) et deux de ses amis!

Sur la plupart des portes d'entrée des palais, le nom du palais est inscrit en mandarin et en mongol, en hommage à la femme d'un des empereurs- les alliances avec le peuple mongol étaient nombreuses alors.

A gauche, le nom en mandarin, à droite, le nom en mongol

La Cité Interdite a été restaurée à plusieurs reprises car plusieurs fois incendiée (La plupart des bâtiments sont en bois, les incendies se propagent donc facilement). Les restaurations ont été faites à l'identique, l'aspect actuel de la Cité est presque celui d'origine.

Pour la plupart des bâtiments, les tuiles du toit sont jaunes: couleur de l'empereur et de la Terre, les murs rouges: couleur de prospérité, et les parties soutenant les poutres en bleu-vert: couleur de l'Est et du bois.

Le Julio devant les fameuses triples balustrades de pierre aux têtes de dragons

Le lieu est chargé de symboles et signes, d'objets destinés à apporter la chance ou à écarter les esprits malfaisants.

Une deuxième porte derrière la première, qu'il faut contourner,
et qui empêchent les esprits malins de 'voir' à l'intérieur du palais.


Le système de gouttières en forme de tête de dragon
fonctionnaient parfaitement en temps de pluie.



La plus grande porte de la Cité Interdite.

Sur la photo du dessus, le couloir du milieu est réservé à l'Empereur. Cette porte donne sur une dernière grande place avant la porte-frontière entre la cour extérieure de la Cité et la ville en elle-même. Cette porte frontière donne sur la place Tian An Men!

Les gardes, impassibles, se font prendre en photo
parfois à moins d'un mètre de distance sans broncher.

Nous sommes sortis par le couloir autrefois strictement réservé à l'Empereur. Aujourd'hui, les petits papis, les jeunes filles court vêtues, les enfants balançant une balle en tige (dernier jouet à la mode ici) l'empruntent sans état d'âme.

La sortie réservée à l'Empereur. L'impératrice, les princes et autres sujets
devaient emprunter l'un des cinq autre couloirs à côté de celui-ci.

Nous sommes en vacances jusqu'à dimanche, puis nous enchaînons sur 4 mois de cours non-stop, jusqu'aux festivités de la Fête du Printemps. Mais comment ferons-nous à Noël?!